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L’hôpital Erasme s’est-il fait piéger par un mystérieux professeur?

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

L’ULB a-t-elle couvert l’exercice illégal de la médecine d’un ancien chef de service à Erasme ? Un improbable épisode de 2008 refait surface en marge d’un procès qui se tiendra à Bruxelles, ces 7 et 8 septembre.

Ces 7 et 8 septembre, la cour d’appel de Bruxelles se penche sur les conditions de départ contestées d’un ancien urologue de l’hôpital Erasme (ULB), le docteur Renaud Bollens, à la suite du conflit qui l’opposait au responsable du service d’urologie de l’époque, le professeur Bob Djavan. L’affaire avait été jugée en première instance le 7 septembre 2012, à Bruxelles. Le docteur Bollens avait alors été débouté de son action, le tribunal ayant retenu la thèse de l’hôpital Erasme quant au contexte de la rupture de contrat.

Mais il est une plainte, intimement liée à celle-ci, qui n’a jamais atterri devant les tribunaux, ni même devant la commission chargée d’établir les faits, un organe d’enquête que l’ULB était en mesure de mettre sur pied. Elle implique directement le professeur Djavan, dont la notoriété, dans le domaine de l’urologie, s’étend à l’échelle européenne et mondiale. Diverses suspicions de fraudes scientifiques, corroborées par les conclusions d’une préenquête, sont rapportées à son sujet. Il est aussi question de demandes financières suspectes, de possibles fautes médicales et surtout de pratique illégale de la médecine, jetant le discrédit sur la gestion de l’hôpital Erasme – et non sur le sérieux du corps médical, précisent d’emblée des confrères externes.

Bob Djavan, que certains ont surnommé « le Madoff de l’urologie », a-t-il berné les plus hautes instances de l’hôpital et de l’ULB ? Y a-t-il eu des négligences dans le suivi des procédures liées à l’intégrité scientifique ? Tant Bob Djavan que l’hôpital Erasme, via son avocat, ont décliné l’invitation à répondre aux questions du Vif/L’Express. Tous deux se réfèrent à l’intitulé précis du procès, qui ne porte directement ni sur les agissements de l’ancien chef de service, ni sur la gestion de l’hôpital. Notre enquête approfondie met néanmoins en lumière des éléments interpellants, dans ce que plusieurs témoins considèrent comme un improbable remake du film Catch Me If You Can.

L’enquête dans Le Vif/L’Express de cette semaine. Avec :

– le parcours de Bob Babak Djavan

– sa gestion du service urologie d’Erasme

– les suspicions de fraudes

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