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L’espace aérien belge rouvert partiellement

L’espace aérien belge a été rouvert partiellement à 14h, entrainant la reprise d’environ 20% du trafic, a estimé le contrôleur aérien Belgocontrol.

Il faudra encore attendre avant de voir des avions décoller des différents aéroports. En principe, la priorité est donnée aux avions en vol qui doivent passer par la Belgique, et ensuite aux avions qui doivent atterrir. Les avions qui souhaitent décoller sont 3es sur la liste, en fonction de la capacité, explique Belgocontrol.

L’organe de contrôle aérien européen Eurocontrol décide de l’ordre de priorité. L’objectif est de ramener le trafic aérien à sa capacité normale de manière progressive. La panne survenue auprès de Belgocontrol mercredi matin et qui a entrainé la fermeture de l’espace aérien aurait été causée par une surcharge sur le système électrique. Ce système électrique a été rétabli partiellement.

Les premiers vols partent de Brussels Airport

Un premier vol a pu décoller de l’aéroport de Zaventem après la fermeture de l’espace aérien belge en raison d’une panne électrique chez Belgocontrol durant plusieurs heures mercredi. Un avion a décollé en direction de Newark aux États-Unis, a indiqué Brussels Airport sur Twitter.

L’aéroport attend une reprise graduelle du trafic. Sur le tableau du hall des départs, les mots « embarquement » et « dernier appel » apparaissent. Certains avions ont également atterri, selon le site de l’aéroport.

L’aéroport de Liège a été relativement peu impacté par la fermeture de l’espace aérien. En tout, deux vols ont été supprimés. Un vol BMI en provenance et en direction de Munich et un vol VLM vers Venise. Le trafic de Jetair entre Liège et Ibiza semble reprendre, puisqu’un avion va atterrir à Liège pour ensuite repartir avec des passagers vers l’île espagnole. « C’est encore du cas par cas, mais nous espérons que le trafic se rétablira petit à petit », confie Christian Delcourt, porte-parole de Liège Airport.

La situation est particulièrement problématique pour le pôle cargo, puisque de nombreux vols TNT doivent atterrir dans la nuit de mercredi à jeudi pour repartir le jeudi matin. À Charleroi, les opérations reprennent également. Le premier avion a décollé à 14h35. En tout, 20 vols ont été annulés, impactant quelque 10.000 passagers bloqués soit à Charleroi, soit à l’étranger.

« Nous sommes très étonnés que les back-ups n’aient pas fonctionné »

Pour l’association professionnelle des pilotes (Belgian cockpit association), il est très étonnant qu’un système de back-up n’ait pas été mis en route chez Belgocontrol, où une panne électrique a déclenché la fermeture de l’espace aérien belge mercredi. « Une telle panne ne devrait pas se produire et doit être solutionnée dans la minute », estime le porte-parole de l’association, Francis Uyttenhove.

« Je suis très étonné que des générateurs n’aient pas été mis en route ou aient été en panne, et qu’un système de back-up n’ait pas pris le relais », a réagi mercredi Francis Uyttenhove. Pour lui, il est normal que le matériel aussi sophistiqué utilisé par Belgocontrol suscite des problèmes ponctuels, mais ceux-ci doivent être solutionnés le plus vite possible.

« De 9h30 à 17h30, c’est très très long », commente cet ancien commandant de bord. « La sécurité n’a pas été altérée ici, mais de telles pannes ne devraient pas se produire », poursuit-il, espérant que les conclusions nécessaires seront tirées et que les systèmes seront adaptés au plus vite, le cas échéant. Pour un autre pilote de ligne en activité, l’incident est « déplorable » et Belgocontrol a eu raison de fermer l’espace aérien pour garantir la sécurité.

« Heureusement qu’il faisait beau. Avec du brouillard et du mauvais temps, on courrait à la catastrophe », note-t-il. La panne chez Belgocontrol suscite également des réactions politiques. Le ministre wallon en charge des aéroports Carlo Di Antonio s’étonne également de l’incident, au regard des « moyens importants versés par les Régions et les compagnies aériennes à la société Belgocontrol.

« En 2014, la Wallonie a alloué 6,8 millions d’euros à Belgocontrol pour assurer des missions de contrôle aérien aux bénéfices des aéroports wallons. Le même montant est engagé en 2015 », relève-t-il dans un communiqué diffusé mercredi.

« L’impact économique peut atteindre 50 millions d’euros » (Voka)

L’impact économique de la panne électrique survenue mercredi chez Belgocontrol pourrait atteindre 50 millions d’euros, redoute la chambre de commerce du Voka à Hal-Vilvorde. Son directeur Paul Hegge espère que la panne sera réparée le plus rapidement possible et que l’incident ne se reproduira plus.

« Les retombées économiques totales de l’aéroport se chiffrent à 100 millions d’euros par jour », explique Paul Hegge. « La panne de mercredi pourrait avoir un coût économique de 50 millions d’euros. Une partie de cette somme peut être récupérée par les vols retardés, mais la plupart est perdue. »

Le centre de contrôle militaire, Belga Radar, a en partie pris la relève des civils

Par ailleurs, les contrôleurs aériens militaires ont fourni mercredi matin une assistance à leurs homologues civils de Belgocontrol, a-t-on appris de source militaire.

C’est le centre de contrôle du trafic aérien (ATCC) militaire de Gavere-Semmerzake (Flandre orientale) – alias « Belga Radar » – qui s’est chargé de la « déconfliction » des vols civils, afin d’éviter des collisions aériennes, et de guider le déroutement de certains appareils vers des aéroports étrangers, a-t-on expliqué de même source.

Ce centre dispose de capacités, mais moindres que celle de Belgocontrol. Le nombre de mouvements aériens s’est fortement réduit après que l’organisme civil eut conseillé à certaines compagnies d’annuler leurs vols à destination de Bruxelles.

On explique de source militaire que la Défense se tient prête à fournir une assistance au secteur civil en cas de besoin, afin de ne pas compromettre la sécurité aérienne.

L’ATCC est en principe responsable du contrôle du seul trafic aérien militaire. Il assiste également les avions en détresse et intervient lors de recherches, grâce à l’un de ses détachements, le flight MDC, installé dans les locaux de Belgocontrol à Steenokkerzeel, dans l’enceinte de l’aéroport de Bruxelles-National. Le centre, installé au coeur des « Ardennes flamandes », au sud de Gand, et qui compte quelque 270 personnes, assure enfin la formation des contrôleurs aériens militaires.

Ce grave incident au centre Canac intervient alors que Belgocontrol et la Défense envisagent de coopérer le plus étroitement possible dans le domaine du contrôle aérien.

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