Jan Jambon. © Belga

Jambon ne veut plus attendre trop longtemps pour un registre des données des passagers

Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon souhaite que des progrès soient faits rapidement en vue de la mise en oeuvre d’un registre des données des passagers (Passenger Name Record – PNR) européen. « Je suis partisan d’un système européen, mais je ne veux plus attendre trop longtemps », a-t-il indiqué jeudi après-midi à Riga.

Le ministre a plaidé auprès de ses collègues européens pour qu’un compromis soit trouvé rapidement avec le Parlement européen pour qu’une directive « PNR » puisse voir le jour avant la fin de l’année. « Je suis partisan d’un système européen, mais je ne veux plus attendre trop longtemps, nous n’avons pas de temps à perdre », a-t-il déclaré.

La pression en vue de mettre sur pied un PNR européen, un système qui permettrait de détecter des schémas de vol et des voyageurs suspects, s’est encore accentuée ces derniers jours. Le président de la commission des Libertés publiques (LIBE) du Parlement européen, Claude Moraes, assistait jeudi matin à la réunion des ministres de l’Intérieur à Riga, et il a rencontré le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve ensuite en bilatérale. Les eurodéputés craignent que le registre des données mette à mal les libertés fondamentales des citoyens et freine donc l’adoption d’un texte européen.

En l’absence d’un accord européen cependant, des Etats pourraient mettre en oeuvre leur propre PNR au niveau national, une option que le ministre belge n’exclut pas si la directive se faisait attendre trop longtemps. M. Jambon a également fait le point sur le programme de contre-propagande initié par la Grande-Bretagne et dont l’Europe a chargé la Belgique d’organiser le secrétariat et les activités.

« Nous allons organiser une réunion en mars avec le G11, soit les pays les plus concernés par les jeunes partis combattre en Syrie », a annoncé le ministre. « Nous pourrons y présenter les premiers résultats concrets. » Jan Jambon accueille favorablement l’annonce faite par la Commission européenne jeudi midi de mesures destinées à faciliter et renforcer l’échange d’informations entre pays européens.

« Pour le moment, seuls quatre pays le font de manière plus systématique », a-t-il constaté. Cet échange renforcé d’informations permettrait par exemple de faire savoir à tous les pays qu’une décision de retrait des documents de voyage a été prise.

Le ministre de l’Intérieur travaille à cette possibilité, et un projet de loi sera déposé sur la table du gouvernement la semaine prochaine. Le but est d’avoir avant l’été une loi permettant de retirer préventivement leurs documents de voyage à des personnes soupçonnées de vouloir partir se battre.

D’autres textes concernant le terrorisme, comme l’extension de la notion d’infraction terroriste et l’alourdissement des peines, seront déposés la semaine prochaine aussi. L’ambiance de la réunion était « déterminée et solidaire ». « Tous les collègues européens ont félicité la police et la Sûreté de l’Etat belges d’avoir démantelé une cellule terroriste », a relevé le ministre, assurant qu’il transmettrait les félicitations dès son retour en Belgique.

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