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Fraude sociale: un travailleur sur 3 en infraction dans le secteur de la construction

Les services d’inspection sociale ont déjà contrôlé, cette année, 1.885 entreprises dans le secteur de la construction, ce qui représente dix contrôles par jour et environ 70% des 2.700 contrôles prévus pour l’ensemble de 2018.

Au cours de ces actions, un salarié sur trois et plus d’un indépendant sur quatre (1 sur 3,3 exactement) étaient en infraction, ont annoncé mardi le ministre-président wallon Willy Borsus (MR) et le secrétaire d’Etat à la Lutte contre la fraude sociale, Philippe De Backer (Open Vld).

« Jamais autant d’inspecteurs sociaux n’ont effectué de contrôles jour et nuit contre la fraude et le dumping social », a souligné Philippe De Backer, présent à Namur à l’occasion d’une inspection effectuée, sous l’oeil de la presse, sur le chantier d’un futur hôtel à Suarlée. Les papiers d’une trentaine d’ouvriers – belges, roumains, portugais et brésiliens – y ont été vérifiés. Depuis le début de l’année, ce sont 3.042 travailleurs salariés qui ont été contrôlés et 1.075 d’entre eux – soit environ un sur trois – étaient en infraction. C’était également le cas de 382 des 1.274 indépendants contrôlés (un travailleur sur 3,3), ont précisé les deux responsables. Si des travailleurs illégaux ont été débusqués au cours de ces contrôles, les opérations ont surtout mis en lumière du travail au noir et des irrégularités comme des attestations non valables ou le non-respect des règles sur le détachement, ont-ils ajouté. « J’ai fait de la lutte contre le dumping social une de mes priorités. Grâce au tax shift et la diminution supplémentaire des charges de 600 millions d’euros dans le secteur de la construction, le travail est devenu meilleur marché. Parallèlement, en engageant des inspecteurs supplémentaires – une centaine récemment – et en augmentant le nombre de contrôles, le risque d’être pris est plus grand. Et cela porte ses fruits: le secteur de la construction revit et ouvre à nouveau des emplois belges », a commenté Philippe De Backer. « Le gouvernement wallon a pris le problème du dumping social à bras le corps. C’est la raison pour laquelle désormais, tous les travaux wallons et tout subside accordé aux pouvoirs locaux ou à des tiers sont conditionnés à la mise en oeuvre des clauses facultatives de lutte contre le dumping social », a renchéri Willy Borsus. « Nous allons également favoriser l’intégration de critères d’attribution multiples qui permettront de faire primer le rapport qualité-prix sur le prix proprement dit, mais aussi développer un label ‘entreprise sans dumping social’ en Wallonie », a conclu le ministre-président wallon.

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