Willy Borsus à la foire agricole de Libramont. © BELGA/Anthony Dehez

Foire agricole :passage obligé, instructif et parfois périlleux pour les ministres

Un évènement comme la Foire agricole de Libramont, qui entame vendredi sa 84e édition, connaît un certain nombre de traditions. Les inaugurations de stands, au premier jour de la Foire, en sont une. Un exercice auquel se plient de bonne grâce les ministres, mais qui a pu parfois s’avérer quelque peu périlleux.

Outre les diverses et multiples ouvertures de stands officiels, il est deux rendez-vous habituels vendredi pour les ministres de l’Agriculture: l’inauguration du stand de la Fédération wallonne de l’agriculture (FWA) et celle de la Fédération unie des groupements d’éleveurs et d’agriculteurs (Fugea).

L’occasion pour les syndicats agricoles de faire part de leurs revendications et d’interpeller, parfois de manière ludique et originale, les huiles ministérielles présentes. Cette année, la Fugea avait convié les ministres fédéral Ducarme (Agriculture) et régionaux Collin (Agriculture) et Di Antonio (Environnement), les deux derniers ayant été invités à monter sur une estrade, à prendre place derrière des bancs d’école, avant d’être soumis à une question portant sur leurs matières. « Quelles sont les trois conditions pour qu’un bovin femelle viandeux soit éligible à la prime vache allaitante? « , a notamment demandé le président de la Fugea, Philippe Duvivier, à l’adresse de René Collin, qui s’en est tiré sans encombres.

Au-delà de l’anecdote, la Fugea souhaitait attirer l’attention sur la somme colossale de législations, réglementations et autres contraintes auxquelles sont soumis les agriculteurs dans leur travail quotidien. « Quand on parle de simplification administrative, il reste encore du travail », a relevé Philippe Duvivier. La Fugea en a également profité pour rappeler son attachement à un modèle d’agriculture paysanne passant par « une juste répartition de la valeur ».

Si les choses se passent la plupart du temps dans un esprit bon enfant, il est déjà arrivé, crises agricoles aidant, que l’atmosphère soit plus tendue lors du premier jour de Libramont… En 2009, en pleine crise du lait, le stand de l’Asfca avait littéralement été saccagé par une poignée d’agriculteurs.

Les inaugurations de stands? « C’est plus naturel qu’obligé. Je m’y rends avec plaisir », assure René Collin, qui en sa qualité de ministre wallon de l’Environnement, les enchaîne comme des perles au cours d’une Foire agricole qu’il qualifie volontiers de « véritable marathon ». Selon le ministre, ces évènements particuliers permettent un « dialogue franc, loyal, mais aussi convivial » avec les syndicats agricoles. Si ces derniers expriment leurs revendications, le ministre apprécie également qu’ils soient une force de propositions.

Ces inaugurations sont « une opportunité », par exemple pour la FWA, « de refaire passer un certain nombre de messages de nature politique qu’ils adressent aux médias, à l’opinion et au monde politique », confirme le ministre fédéral de l’Agriculture, Denis Ducarme, également très présent à Libramont. Le ministre fédéral, qui est entré en fonction il y un an jour pour jour, comprend tout à fait les attentes placées dans les responsables politiques par les agriculteurs, « qui font un métier très difficile, sont confrontés à de multiples problématiques et rencontrent beaucoup de difficultés ».

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