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Course contre la montre pour l’acquisition d’une oeuvre majeure de l’histoire de Bruxelles

Le Musée de la Ville de Bruxelles a pris possession d’un tableau du 17eme siècle réalisé de la main de l’artiste bruxellois Lancelot Volders. Le public pourra admirer « Portrait d’une famille avec un prince royal dans la cour d’un palais » dès ce mardi 6 décembre.

L’affaire a été bouclée en un temps record. En une petite dizaine de jours à peine.

Courant octobre, le Musée de la Ville de Bruxelles était alerté par les Musées des Beaux-Arts de Bruxelles de la mise en vente le 18 octobre à Vienne d’une oeuvre d’une importance majeure pour l’histoire de Bruxelles. S’en est alors suivie une véritable course-contre le montre. Ne disposant pas des fonds nécessaires à l’acquisition du tableau réalisé en 1666 par Lancelot Volders et estimé à 70.000 euros, la Ville de Bruxelles – dont dépend la Maison du Roi – s’est appuyée sur des mécènes publics et privés pour parvenir à mobiliser rapidement les fonds nécessaires à l’acquisition de l’intéressant « Portrait d’une famille dans la cour d’un palais bruxellois ».

« Cette opération est le résultat d’une participation très efficace entre mécénat public et privé puisque le Musée a été appuyé par la Fondation Roi Baudouin et deux mécènes privés, à savoir Marnix Galle, président d’Immobel, et Patrick Baillieux », s’est réjouie Karine Lalieux, échevine de la culture, lors de l’accrochage de l’oeuvre ce lundi matin. « L’oeuvre a ainsi été acquise à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin, par l’intermédiaire de son Fonds Léon Courtin-Marcelle Bouché, a tenu à préciser Dominique Allard, directeur de la Fondation. Elle est mise en dépôt à très long terme au Musée de la Ville Bruxelles. » Fait inédit pour l’institution publique, la Fondation a été épaulée par deux mécènes privés qui sont intervenus dans l’opération à hauteur de 17.500 euros.

Marnix Galle de son côté dit « croire très fort dans le mécénat ». « Le Musée de la Ville de Bruxelles et la Fondation se sont montrées très persuasifs, sourit-il. Bruxelles a beaucoup souffert cette dernière année et c’est à juste titre qu’Immobel, en tant que société immobilière cotée en Bourse depuis 1864, puisse mettre des fonds à disposition dans des projets qui perdurent. »

Une énigme

Aujourd’hui, c’est un travail de recherche qui commence. « Portrait d’une famille dans la cour d’un palais bruxellois » – titre assez vague s’il en est – doit encore se dévoiler. « Le tableau est peu connu, reconnaît Isabelle Douillet, conservatrice du Musée de la Ville de Bruxelles. Il va falloir découvrir l’histoire qu’il raconte, identifier les différents personnages en présence. » Le palais a toutefois déjà pu être localisé. Situé à l’angle des rues de la Madeleine et Ducquenoy, face à l’église, il a aujourd’hui totalement disparu.

A la fois portrait de résidence bourgeoise et portait de famille, cette très belle huile sur toile offre un rare témoignage de ce que fut une demeure praticienne de la Renaissance et de l’époque baroque à Bruxelles. Ce type de production architecturale a presque entièrement disparu suite au bombardement de 1695 mais également en raison des constructions classiques et néo-classiques qui s’en suivirent ou encore de la bruxellisation du 20e siècle. De belle qualité picturale, l’oeuvre foisonne de détails qui livreront bientôt leurs significations cachées. « Cette très belle oeuvre est encore à décoder complètement », conclut la conservatrice.

A découvrir à la Maison du Roi dès ce mardi 6 décembre.

Anne-Sophie Chevalier

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